(Ajoute citation, réaction israélienne)
Le gouvernement britannique a suspendu mardi des négociations commerciales avec Israël, convoqué son ambassadrice à Londres et imposé des sanctions contre des colons de Cisjordanie pour protester contre l'extension des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.
Devant la Chambre des communes, le Premier ministre Keir Starmer s'est dit "horrifié" par la situation dans l'enclave palestinienne, réitérant ses appels au cessez-le-feu.
La veille, dans un communiqué commun avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney, le dirigeant travailliste avait menacé Israël d'"actions concrètes" si le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne mettait pas fin à ses opérations militaires et ne levait pas ses restrictions sur l'aide humanitaire à destination de Gaza.
Plus de 500 Palestiniens sont morts à Gaza au cours des huit derniers jours, alors qu'Israël affiche son intention de prendre le contrôle militaire de l'ensemble du territoire.
Devant les Communes, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a estimé que l'offensive en cours ne permettrait pas la libération des otages encore aux mains du Hamas depuis ses attaques du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël.
Il a appelé à la fin du blocus humanitaire de Gaza et condamné "l'extrémisme" de certaines franges du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
"C'est de l'extrémisme. C'est dangereux. C'est répugnant. C'est monstrueux et je le condamne dans les termes les plus fermes", a déclaré le secrétaire au Foreign Office.
"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à cette nouvelle aggravation. C'est incompatible avec les principes qui régissent notre relation bilatérale", a-t-il dit.
"C'est un affront fait aux valeurs du peuple britannique. Par conséquent, j'annonce aujourd'hui que nous avons suspendu les négociations avec le gouvernement israélien sur un accord de libre-échange."
Israël a déclaré que Londres n'avait pas progressé depuis un moment dans ces négociations commerciales lancées formellement en 2022 sous un précédent gouvernement conservateur.
"Le mandat britannique a pris fin exactement il y a 77 ans", a déclaré un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. "Les pressions extérieures ne détourneront pas Israël de son objectif de défendre son existence et sa sécurité face aux ennemis qui cherchent sa destruction."
Le gouvernement britannique a parallèlement annoncé des sanctions contre des colons de Cisjordanie occupée liés à des actes de violence contre des Palestiniens, qui s'ajoutent à de premières mesures de rétorsion imposées l'an dernier.
Paris appelle de son côté la Commission européenne à examiner si Israël respecte ou non son accord d'association avec l'Union européenne (UE) et "ses obligations vis-à-vis des droits de l'Homme", dans le cadre de son offensive militaire, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
"Ni Israël, ni l'Union européenne n'ont intérêt à mettre fin à cet accord. Mais (...) les images qui nous reviennent de Gaza, la situation des civils, des femmes et des enfants, nous obligent aujourd'hui à avancer d'un cran supplémentaire", a-t-il dit sur France Inter.
"En demandant à Israël de mettre fin à une guerre défensive pour notre survie avant que les terroristes du Hamas à notre frontière ne soient détruits et en exigeant un État palestinien, les dirigeants de Londres, d'Ottawa et de Paris offrent une récompense énorme pour l'attaque génocidaire contre Israël du 7 octobre tout en invitant à d'autres atrocités de ce genre", a déclaré sur X Benjamin Netanyahu.
(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer)
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